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Anecdotes

Une fois installé à Matignon, il ne fit rien comme les autres présidents du Conseil. Travaillant beaucoup, il exigeait beaucoup des autres.
Un membre du cabinet, épuisé par des journées de labeur intensif et croyant n'être pas remarqué par le "patron", cherchait un soir à sortir du bureau sur la pointe des pieds. Mais Paul Ramadier l'avait vu :
"Si vous êtes fatigué, lui dit-il, allez en effet vous reposer, mais tenez, emportez donc ce dossier, vous m'en rendrez compte demain matin".

  • Il travaillait tard le soir, penché sur son grand bureau de style, encombré de dossiers, et ses rares visi;teurs, étonnés,constataient, lorsque, assis en face de lui ils laissaient errer sous la table un regard indiscret, qu 'il portait au pied des pantoufles beiges à carreaux, vulgairement connues sous le nom de « charentaises ».
  • Lorsque, après dix ans d'absence, à la Libération, il était rentré à Paris, il avait trouvé son appartement occupé par un jeune ménage avec deux enfants. " Ça ne fait rien, leur dit-il, restez où vous êtes. Vous avez bien une chambre de bonne ? » A quelque temps de là, le fidèle aide de camp du général de Gaulle, le lieutenant de vaisseau Guy se présenta un matin fort tôt à son adresse. « C'est la chambre 501, dit la concierge, mal réveillée et de méchante humeur, au « cintième », par l'escalier de service, au bout du « collidor ». Ne faites pas de bruit, et n'oubliez pas de vous essuyer les pieds ! » Le brave marin, fier et hardi, grimpa lestement les cinq étages et frappa à la porte. Quelques instants plus tard, un vieux bonhomme en chemise de nuit et bonnet de coton entr'ouvrit l'huis. «Qu'est-ce que c'est? » Grogna-t-il. « Le général vous demande », rétorqua le beau militaire. « C'est pour un ministère. »
    « Dites-lui que je passerai dans la matinée », répondit Ramadier, sans s'émouvoir autrement.
  • Parce qu'il avait accepté le ministère du Ravitaillement, «le Canard enchaîné» l'avait surnommé «Ramadan ». Parce qu'il portait une barbiche poivre et sel, et qu 'un film consacré aux travailleurs de la terre s'appelait « Farrebique », « le Canard enchaîné » l'avait surnommé « Farrebouc ».
  • Quand il s'installa rue de Rivoli, il s'y fît dresser un lit de camp pour ne pas perdre de temps. Il y dormait quelques heures, entre les murs tapissés de gobelins. Sous les lambris dorés des palais nationaux, sa femme lui réchauffait des bœufs mironton, lui mitonnait des petits salés aux choux, lui confectionnait des crèmes au chocolat. Mais son régal était une omelette….de 12 œufs ! qu'il se faisait lui-même.
  • Mais Paul Ramadier fut, aussi, autre chose : un lettré lisant le grec et le latin à livre ouvert et ayant consacré ses loisirs à la préparation d'un « Descartes » ; ses « dadas » : Démosthène, les classiques grecs et latins en général, spécialement les textes juridiques romains, dans le texte évidemment !
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